mercredi 14 juillet 2010

Carl Ransom ROGERS

Carl Ransom Rogers, un des psychologues américains les plus renommés de sa génération, a fondé l’Approche Centrée sur la Personne. Il a posé les bases de cette approche humaniste en s’appuyant sur ses expériences personnelles et professionnelles, et l’a développée jusqu’à sa mort. Il avait à cœur d’élaborer ses découvertes à partir de sa clinique dans une dynamique empirique et phénoménologique. Avec lui on se situe d’emblée dans l’être, dans le présent, dans la perception fine de ce qui surgit au moment même où cela est vécu.

Avec l’approche centrée sur la personne, la relation humaine prend une autre dimension, elle se place sur une égalité et une réciprocité fondamentales. Elle donne un large espace à l’intersubjectivité en laissant se juxtaposer plusieurs champs de valeurs, d’authenticité et de qualités individuelles dans une acceptation bilatérale. Deux individus se confrontent, dans une même unité de temps et d’espace. Il y a partage de sensations, de réflexions, de sentiments, de compréhension. Ce face à face induit la responsabilité de chacun et restitue ainsi au client son autorité en écho à celui du thérapeute. Il ne s’agit pas d’une prise de pouvoir abusive de l’un sur l’autre mais d’une puissance personnelle retrouvée, qui inspire un respect mutuel.

Dans l’approche centrée sur la personne, on inclut dans la notion de personne l’intérieur et l’extérieur, l’être et l’apparence, unis dans une seule expression, non divisée, celle de son essence sans déterminations particulières et acceptée dans sa globalité, parfaite. Dans cette optique, l’union de ces deux aspects implique de reprendre contact avec son soi réel en abandonnant les masques. La personne va plonger au niveau le plus archaïque de son être, toucher son noyau fondamental, et retrouver son unité originelle. Cela n’est pas sans rappeler cette phrase du philosophe humaniste Baruch Spinoza : « Nous savons que chaque être, pris en lui-même sans aucun rapport au reste des choses, renferme une perfection qui n’a pour bornes dans chaque être que sa propre essence, et que l’essence même d’un être n’est pas autre chose ». L’Herne (2009).

Au-delà de la psychologie, les propositions de Rogers débouchent sur une prise de conscience qui dépasse l’individu et ouvre sur une dimension plus spirituelle. Carl Rogers nous invite à mieux nous connaître, et part du présupposé que si une personne comprend comment elle fonctionne et qui elle est vraiment, elle s’épanouira, saura s’adapter à son environnement, ainsi ses interactions avec les autres seront plus harmonieuses, libres et spontanées. Le postulat de base repose sur l’idée que l’organisme humain est fondamentalement régi par une pulsion interne, source de sa motivation à l’épanouissement que Rogers nomme la tendance actualisante. Il est convaincu que le client possède en lui les ressources nécessaires pour comprendre et résoudre lui-même ses difficultés. Pour retenir l’essentiel de son expérience, l’individu a besoin de lui donner une signification. Pour cela il est nécessaire de vivre sa propre expérience de manière complète et authentique, d’affronter les contradictions. S’il y a une vérité, elle se situe lorsque les extrêmes se rejoignent.

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